MESA 2021
Première étape : MARCHE-EN-FAMENNE

Pour cette MESA, je n’avais pas vraiment envie de me coltiner la cohue des marcheurs aux départs des villes étapes et je souhaitais partir bien avant 08:00 pour éviter des étapes trop ensoleillées.
Il a donc fallu trouver un moyen de corriger ces inconvénients.
J’ai donc imaginé les « départs délocalisés ».
Je ne pars pas des villes où ont lieu les inscriptions, mais je rejoins en voiture un des villages situés sur l’itinéraire pour y commencer l’étape prévue.
Le camp de Marche, je l’ai déjà parcouru en long et en large et de bas en haut.
Je choisis donc de partir de Bourdon, d’effectuer la boucle du 32 km du côté de Waha, de passer par le point de départ de tous les participants à Marche et de rejoindre le camp militaire pour continuer sur le parcours des 16 pour terminer à Bourdon, peu après le regroupement pour la grande halte du parcours. J’espère que vous avez plus ou moins compris.
J’apprends que mon ami Bruno est de service sur le point les plus au nord du camp, par où je ne suis pas sensé passer !
Je décide donc en dernière minute de réadapter le parcours aux 24 km prévus de l’itinéraire officiel pour quand même avoir le plaisir de discuter le coup avec l’ami tournaisien.
Il a plu toute la nuit et cela continue depuis que j’ai quitté la maison. Il y a donc très peu de chances pour que cela s’améliore de toute la matinée.
Je gare le mobilvouac à un endroit tranquille et après avoir enfilé le poncho, je pars pour la première côte de la journée.

Pour vous donner une idée, on part de l’altitude 200 pour arriver 2 km plus loin à 290 m.
C’est pas vraiment raide, mais c’est long ! Surtout sous la pluie. Je tente quand même quelques photos d’ambiance. Je m’aperçois que j’ai un pied qui dérape plus souvent que l’autre. Logique, le talon est usé ! Il faudra donc rester vigilant pour bien regarder où je pose les pieds.
Passage par le Fond des Vaulx et le tunnel sous le chemin de fer qui nous fait passer directement de la forêt à la ville.

Arrivé sur la place de l’Etang vers 08:30, là où ont lieu les inscriptions, je suis content d’avoir fait le choix de démarrer plus tôt et de plus loin. Le gros de la troupe est déjà parti !
C’est un avantage de ne pas devoir attendre l’heure officielle du départ.
Le désavantage va suivre !
Le contrôle « Départ », mesures Covid obligent, se fait dans le camp.
Le code-barres de mon inscription par internet n’est pas scanné. Cela ne me dérange pas trop puisque de toute façon, je ne comptais pas sur les temps de chronos du fait de mon départ anticipé.

La traversée des terrains d’entrainement militaire par des petits chemins n’est déjà pas toujours facile par temps sec. Par temps de pluie, c’est encore moins marrant. Quand il drache depuis des jours, cela devient très compliqué. Et quand des milliers de marcheurs sont passés avant, c’est la galère !
Beaucoup s’en souviendront de cette première étape.

Ceci dit, chapeau au personnel médical qui a dû être fameusement mis à contribution, tant pour les soins donnés aux blessés que pour les transporter dans les meilleures conditions possibles (sans aggraver leur état 😉 ) et aussi sans mettre leur propre sécurité en danger.

Pour ma part, j’avance prudemment, en laissant passer ceux qui vont plus vite que moi !
Mon tendon d’Achille plus ou moins réparé n’est pas encore au mieux de sa forme et je ne tiens pas à me retrouver de nouveau en inactivité obligatoire.
Cela me donne trop de temps de faire de bons petits plats et de prendre trop de poids ! 😉
Arrivé au point où se trouve mon pote Bruno, bin, pas de Bruno. J’en profite pour signaler au contrôleur que j’ai trouvé une carte d’inscription et une carte d’identité en cours de route. Le temps que je la cherche dans toutes mes poches, le gars qui l’a perdue arrive après moi (ne me demandez pas comment cela se fait, je n’en sais rien) et est heureux de les retrouver.
Sur les routes carrossables du camp, pas de problème. Ceci dit, quelques détours, à mon avis bien choisis, nous font de nouveau traverser des bourbiers insondables.

Tout le monde est content d’apercevoir enfin l’ancien village de Focagne devenu terrain d’exercices militaires en milieu urbain. A partir de là, nous redescendons vers la civilisation civile et la grande halte de mi-journée.

Pour moi, c’est la fin de l’étape. Il me reste la grand-route de Hotton à Marche à traverser pour rejoindre le mobilvouac.
Le temps de me changer et je repars pour le camp de base où je retrouve des amis des Amicales Para-Commando de Liège et du Luxembourg.
Je n’ose pas m’asseoir de peur de ne plus savoir me relever !  
Après quelques chopes, nous rejoignons nos pénates respectives.

Deuxième étape : SAINT-HUBERT

Je peux bien vous l’avouer, la nuit n’a pas été facile.
Au petit matin, j’avais les jambes en feu, des courbatures un peu partout et le moral aussi usé que la semelle de mes deux bottines.
Le gros souci, ce sont les jambes. Depuis le retrait du plâtre de la jambe posé pour réparer le tendon d’Achille, lors des échographies, ils se sont aperçus que j’avais aussi fait une phlébite !
Je crains que le système vasculaire des jambes ait pris un sacré coup de vieux.
Ce matin, on a de la chance, il ne pleut pas !
Comme la veille, étape personnalisée pour ne pas me retrouver dans la cohue du départ à Saint-Hubert.
Je pars donc de Vesqueville vers 07:30. J’ai en effet perdu pas mal de temps dans des déviations routières que je n’avais pas prévues dans le trajet en voiture. Pas grave !
Lors de ce début de parcours, je comprends que les orages de ces derniers jours ont causé pas mal de dégâts dans le coin. Partout, des arbres abattus, mais cela aurait pu être pire, ceux que j’ai aperçus se sont couchés dans un sens qui ne gêne pas trop la circulation.

Le dernier par contre (cela doit dater de la dernière nuit) bloque le chemin.
Comme je suis le premier à passer, rien ne signale ce problème, mais j’arrive à enjamber la clôture de barbelés qui s’est plus ou moins couchée sous le poids et à le contourner. Cela ne devrait donc pas perturber le trajet des prochains marcheurs.

Au bout de ce chemin, des militaires sont venus s’enquérir de la situation pour éventuellement prévenir les marcheurs. Comme ils sont dans le mauvais sens du parcours à suivre, je les avertis qu’il est possible de contourner l’arbre sans trop de problème. Ce sera ma B.A. du jour !

J’arrive à Saint-Hubert sans soucis.
Là, je comprends que les mesures Covid perturbent un peu les habitudes des marcheurs. Beaucoup se demandent où ils doivent se rendre pour que leur étape soit prise en compte et officialisée. Les inscriptions ne se font pas sur la place de la basilique, mais bien plus loin en dehors de la ville. Les uns confondent le panneau « Départ » avec une information sur l’itinéraire à suivre. En fait, contrairement à l’étape de la veille, l’inscription et le départ ont lieu au même endroit.

J’y arrive au moment où des groupes des écoles de la région se rassemblent pour prendre le départ de l’itinéraire des 8km qui leur est dédié.
Je ne vais pas vous mentir, ces départs de petits écoliers ont toujours été ma hantise.
Soit, ils s’amusent et ralentissent la progression des autres dans les petits chemins, soit ils courent pour rejoindre des petits copains devant eux et c’est encore aux autres marcheurs à se mettre sur le côté pour les éviter.
J’ai quelques copains qui ont dû arrêter la MESA pour cause de blessures après avoir rencontré les petits jeunes, surtout en fin de parcours !
Ce n’est pas un reproche envers les gamins et leurs accompagnateurs, c’est juste un constat.
N’empêche, on est quand même content quand nos itinéraires respectifs se séparent ! 😉
 

La dernière côte franchie, j’arrive à la grande halte du village d’où je suis parti le matin !
Il faut bien avouer que cette étape ne fut pas pour moi des plus faciles.
Il est 13:00 heures et je suis vanné ! N’étant pas certain de voir mes amis à l’arrivée,
le temps de boire deux chopes, je rejoins le mobilvouac pour rentrer au bercail sans passer par la case Saint-Hubert.

Comme dirait l’autre, « Jusqu’ici ça peut aller ! ». Même si c’est de plus en plus difficile.


Troisième étape : BASTOGNE

Réveil à 05 :30
Je continue à avoir mal partout, mais un peu plus encore !
Mon sac à dos spécial « petites étapes » (même pas 3 kg) m’a fait mal aux épaules et aux hanches. Mes jambes sont toujours aussi lourdes et douloureuses.
Après une douche revigorante et une bonne omelette au lard sensée me booster un peu, j’hésite quand même à partir, même pour un 15 km.
Je connais la cause du problème et même si l’étape du jour me paraît faisable sans trop de risques, je préfère ne pas tenter le diable !
Je prends une pause-MESA.
Au mieux, cela me permettra de me mettre à jour dans mes articles de blog.
Demain est un autre autre jour ! 😉

Quatrième étape : DURBUY

Réveil à 05:00
Après une bonne douche bien fraîche et un bon déjeuner, je me sens un peu plus d’attaque que la veille !
J’ai bien récupéré et l’étape semble facile, du moins sur le papier.
J’ai prévu de débuter mon parcours à Petit-Han, plus ou moins à 2 km après le départ de Durbuy.
Je gare le mobilvouac sur un parking réservé à la clientèle de quelques magasins.
Le boulanger-pâtissier à qui je demande son autorisation pour utiliser une des places me l’accorde. Pas de problème. Je prends même une photo de son établissement pour le remercier par un peu de pub. Bin oui, je suis comme ça !
Le passage du parcours des 24 km n’est pas très loin.
Rapidement, on emprunte de beaux petits sentiers qui me font penser à ceux de la première étape dans le camp de Marche. Là, j’y étais passé après des milliers d’autres marcheurs, ici, je passe le premier ! Et cela fait une fameuse différence. C’est nettement plus facile.
Je fais encore quelques photos pour vous donner une idée de la météo. On nage en plein brouillard.
C’est à ce moment qu’apparaît un message m’indiquant qu’il n’y a pas de carte mémoire dans l’appareil ! J’ai une fois de plus oublié de la remettre dans l’appareil après avoir enregistré les photos dans l’ordinateur.
Il va vraiment falloir que je perde cette habitude de retirer la carte de l’appareil photos pour les enregistrer !!!

Je continuerai donc avec l’appareil de secours : le GSM.
Après 6 km, passage par le camp des demandeurs d’asile de Hotton ! Quelle idée !?!??
Je passe rapidement et sans faire de photos. D’ailleurs, vu l’ordre qui règne aux alentours de certains chalets, il vaut mieux !
De l’autre côté de la grand route, dans le Bois de Grandhan, les plus sportifs commencent à me rattraper et me dépasser. Finie la solitude !

Dans ces bois, les chemins sont agréables. Le soleil a fait son apparition.

Nouveauté pour moi : passage par Adventure Valley où l’on arrive par une passerelle qui sera la première « difficulté » de la journée pour mes vieilles jambes. La seconde sera la descente de l’autre côté de la route.
A cette heure de la journée, les employés vaquent à leurs occupations sans même prendre la peine de nous saluer et en nous snobant superbement. Du coup, je ne dis plus bonjour à personne. Me demande même s’il y en a qui me répondraient en français ?
Une belle petite côte m’amène sur les hauteurs où des habitations de « glamping »  grignotent de plus en plus la forêt qui les entoure ! Je hais ce genre de camping de luxe de plus en plus envahissant.

Pour terminer, nous redescendons vers l’Ourthe que nous longerons jusqu’à l’arrivé à destination : COUCKESTAD, la plus petite ville du monde, mais aussi la plus grande ville flamande de Wallonie. 

J’arrive au camp vers 11:30 et je me contente d’un coca avant de continuer ma route pour rejoindre Petit-Han et le mobilvouac.

Le temps de changer de chaussures et je repars vers le camp. Il reste quelques places pirates dans un parking payant ! Toutes les autres places de parking à des centaines de mètres aux alentours sont prises.
L’avantage, c’est que celui-ci n’est pas trop loin du centre !
Je fais pointer mon carnet. Avec ces 4 jours, je pensais fêter ma 500ème marche officielle. Sans l’étape de Bastogne, il m’en faudra encore une pour arriver à ce compte rond !
Pas beaucoup de monde que je reconnais. Mais déjà bien trop de monde pour moi.
La distribution des médailles et étoiles de participation commence à 13:00.
Je n’aime plus cette belle petite ville devenue une enclave pour flamands aisés, donc je ne traine pas. Je bois deux chopes avant de prendre la route du retour.

Dans l’ensemble, je suis content de moi.
Après 9 mois d’inactivité depuis ma marche de la Saint Michel fin septembre et mon accident, il faut bien avouer que j’aurais dû m’entrainer un peu plus pour être dans de bonnes conditions. Les petites promenades autour de chez moi n’auront pas vraiment été suffisantes pour me permettre de participer aux 4 x 32 cette année !
Qui sait ? l’année prochaine peut-être ?