Aujourd’hui, je suis en route pour la destination qui restera pour l’éternité ma 500ème marche officielle (Adeps, Fédérale ou commémorative) de 20 km ou plus.
500 marches pour un total de 12.056 km !
J’avais espéré atteindre cette marche anniversaire lors de ma 4ème étape de la MESA à Durbuy, mais c’est raté, ce sera à Jenneret, à la frontière de la province du Luxembourg et de celle de Liège.
Ce n’est pas très loin, donc j’arrive assez tôt… 07:45
Le départ a lieu dans un beau château-ferme appartenant à la famille du baron Jean de Favereau de Jeneret. Excusez du peu !
En buvant mon café, je fais le tour du propriétaire !
C’est parti pour 20 km.
Après avoir quitté la route à hauteur de l’ancienne école St Joseph, on entre sur les terres du baron en passant sous le « Pont de Fer » fabriqué … en fonte.


J’arrive trop tard pour découvrir le château ! Construit en 1858, il était à l’abandon et a été démoli en 1980.
Il n’en reste plus que les dépendances latérales dont une a été transformée en gîtes.


Plutôt que de marcher sur la Drève du Centenaire (à gauche), le baliseur a préféré nous faire longer le boulevard dans le champ de maïs. C’est pas plus mal.


La chapelle Notre-Dame de la Paix rend hommage aux victimes et rescapés de la 1ère guerre mondiale.
A Bende, nous sommes accueillis par la manifestation graffitique d’un antivax local qui n’est pas du tout d’accord avec les mesures de sécurité sanitaires.
Une pensée me traverse l’esprit et me fait rire :
« Le masque anti-postillons, non ! Le masque anti-aérosols de peinture, oui ! »
Moi, ce que je n’aime pas, ce sont plutôt ces autoproclamés « défenseurs de la liberté » qui se prennent pour des artistes et polluent le monde avec leurs tags.
Dommage qu’on doive nous aussi les supporter !



Je poursuis ma route vers Ocquier où j’arrive en remontant un beau petit sentier au pied de la Cour des Moines, un ancien prieuré de l’abbaye de Stavelot où habitaient des moines et transformé de nos jours en maisons individuelles.
Je parie que c’était également « sur la route de Compostelle » ! 😉

Après la traversée de l’Ombre, nous reprenons un peu de hauteur pour arriver en vue de ce chapiteau planté au milieu de nulle part !

Comme on n’est pas loin de Durbuy, je le rappelle, je me demande si ce n’est pas Marc Coucke qui investirait quelques sous dans un premier essai d’installation d’un glamping de luxe sur le thème du cirque ? 🙂
Ceci dit, si le coin semble perdu, le paysage est sympathique !
De beaux petits chemins bien entretenus nous amènent à Oneux, où, au détour d’une habitation, une bizarrerie m’interpelle !


Accroché à un mur, sur ce qui ressemble à un « totem », on peut apercevoir entre les feuilles d’une plante, une espèce de trèfle à 4 feuilles taillé dans le bois et un peu plus bas, quelques chiffres impossibles à interpréter, ainsi qu’un as de pique !!!
A l’arrière, presque invisible, une croix pattée aux angles arrondis, en zinc ou en plomb.
Je quitte le hameau sans avoir trouvé personne pour m’en donner la signification. Tant pis !
Même dans les coins les plus isolés, les chemins n’ont cessé d’être entretenus. On peut le voir aux bordures en pierre qui les délimitent des champs.
Avant d’arriver à Jenneret, à un carrefour de chemins, le trajet passe près d’une pierre debout. Elle a été découverte dans un champ pas très loin de là.
Certains pensent qu’il s’agit d’un menhir, d’autres d’une borne frontière entre la Principauté de Stavelot et le Pays du Roy, fief de Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg.
Le mystère reste entier.

La dernière (et seule) petite difficulté de l’itinéraire est la remontée vers l’ancien château-ferme en faisant quelques détours par des chemins boisés.


Dans le village, une borne fontaine datant de 1905 remplaçait la corvée d’eau journalière dans les ruisseaux des environs. Chaque maison, en possédait une clé pour la manœuvrer.

Pour la petite histoire, les nobles étaient souvent les propriétaires de nombreux domaines, fermes et habitations. Les révolutionnaires de 1830 en ont fait, de méchants « capitalistes », comme on les appellerait de nos jours, qu’il fallait éliminer. L’Histoire a oublié de dire que c’était surtout pour piller leurs biens en les accusant de tous les maux, comme c’est souvent le cas lors de ces révolutions.
Même encore aujourd’hui, on pense souvent qu’ils se fichaient royalement du sort de la population qui travaillait souvent pour eux, mais ce n’est pas le cas. Beaucoup avaient à cœur le sort et le bien-être de « leurs gens ». Comme les barons de Favereau de Jenneret, ils furent nombreux à devenir par la suite bourgmestres et parfois même députés belges.
L’entretien des chemins et cette borne fontaine en sont probablement deux petits exemples bien précis.

Autre apport du baron Paul-Louis de Favereau au village, le cercle St-Pierre qui abritait une petite troupe théâtrale jusqu’à ce qu’il fut transformé en maison privée après un incendie.
La petite place communale a reçu le nom d’Isabeau Madame, une des femmes accusées de sorcellerie par des personnes jalouses, comme c’était souvent le cas, au début du XVIIème siècle. Elles furent condamnées à être torturées, étranglées puis brûlées.
Une plaque a été posée sur une des maisons pour réhabiliter leur mémoire.
Un peu plus loin, l’ancienne cuve baptismale, découverte au coin d’une grange du vieux château, a retrouvé une place un peu plus adéquate près de l’église.
A l’arrivée, il y a un peu plus de monde que ce matin. Je me contente de deux verres d’eau (régime oblige 😉 ) avant de reprendre le chemin du retour !
Excellente journée. Pour cette 500ème, j’aurais bien aimé effectuer une marche un peu plus prestigieuse, mais tout compte fait, j’ai bien aimé cette marche de reprise.
Physiquement tout s’est bien passé et intellectuellement, j’ai beaucoup appris, surtout en découvrant de nombreuses informations dans le village, mais aussi en recherchant plus tard sur internet d’autres anecdotes sur l’histoire de ce village et de la famille des barons de Jenneret de Favereau dont nous étions aujourd’hui les invités.
A la prochaine les amis