A la fin de ma « Descente de l’Aisne », il me restait comme un goût de trop peu.
En effet, je n’étais pas allé voir le Calvaire, sur les hauteurs de la ville d’où j’aurais pu apercevoir un peu plus concrètement à quel endroit précis l’Aisne se jette dans l’Ourthe.
Ce sera donc chose faite ce matin.
Pour y aller, inutile de se casser la tête ou de prendre la boussole, on voit de suite la direction qu’il faut prendre.
Et comme ce calvaire se situe à une centaine de mètres au-dessus du niveau du confluent de l’Ourthe et de l’Aisne, on peut l’admirer d’un peu partout de la rive gauche.

Une fois de l’autre côté de la rivière et du chemin de fer, il suffit de suivre (à peu près) le balisage.
Au pied des falaises, j’hésite un peu ! Un chemin va vers la gauche en suivant le pied des rochers avec à mi-chemin une croix de bois plantée dans les éboulis. A première vue, s’il y a un chemin et il n’a pas dû être entretenu depuis longtemps ! Ce qui m’indique que ce n’est peut-être pas le chemin le plus facile !
Franc, mais pas téméraire (j’ai passé l’âge et je n’ai pas de réseau gsm pour appeler qui que ce soit en cas de problème !), je préfère emprunter un autre chemin un peu plus sur la droite qui me mène… plus haut que l’endroit où j’espérais arriver !

Tant pis, je continue tout en revenant vers le pied des falaises et en longeant le chemin de fer dans l’autre sens.
J’opte pour grimper le sentier didactique de Ravenne qui mène également au calvaire, mais par la gauche de celui-ci. C’est nettement moins risqué par ce côté !

Ce  lieu est également appelé « Li creu d’l’anglais »
Explication :
 « A l’emplacement du calvaire actuel, était une modeste croix de bois élevée, en reconnaissance, par un cavalier anglais perdu sur le plateau d’Herbet par une nuit d’encre.
Après une marche rapide, le cheval s’arrêta brusquement et ensuite, à l’instar des ânes, il refusa d’avancer et même de reculer. Le cavalier usa de douceur, puis de brutalité, rien n’y fit.
Il se coucha non loin de la monture rebelle, s’endormit, et à l’aube, il vit le précipice !
Après avoir caressé son cheval, notre anglais pria. Il fit construire là une modeste croix. »
Les mauvaises langues prétendent que s’il y avait bien une croix de bois, c’est que le cavalier y était bel et bien mort !!!
Légende ou pas, je préfère admirer le paysage qui s’offre aux yeux de ceux qui ont fait l’effort d’y grimper !

L’endroit précis où l’Aisne se jette dans l’Ourthe, se trouve à gauche de la rivière sur la photo, juste sous le pont !

Voilà, mission accomplie ! Il ne me reste plus qu’à redescendre par le même chemin pour continuer ma balade à l’est de la ville, histoire de rentabiliser le déplacement et continuer un peu cette promenade de 5 km par une petite marche de 10 km supplémentaires.
Je pars en direction de l’église et du château pour remonter ensuite la route vers Izier.

La petite chapelle St Rahi est un passage obligatoire sur ce parcours, surtout qu’elle est dédiée aux soldats de la 1ère guerre mondiale et au Roi, comme inscrit sur son fronton. En ce 12 novembre, c’est de circonstance.
Elle est située sur l’emplacement de l’ancienne église du petit hameau de Saint-Rahi et dont c’est le dernier vestige !

Après la traversée du village d’Ozo, je redescends la vallée vers Juzaine par le « Chemin du meunier ».
En suivant un petit chemin assez raide non indiqué sur ma carte, j’arrive à la grotte du Coléoptère dont je vous ai parlé lors de mon dernier compte-rendu par le dessus de la colline. Je dois avouer que la descente est un peu rock’n roll !

Mais le plus difficile reste à faire. La remontée de la colline en suivant le panneau « Point de vue et rochers » qui grimpe pendant un bon moment et de façon assez raide. C’est du costaud et j’avoue que quelques arrêts sont nécessaires pour reprendre un peu mon souffle. Je n’ai jamais été un grand amateur d’escalade et de parcours en hauteur, même si j’ai toujours fait l’effort d’aller jusqu’au bout de ce qui devait être fait, mais j’avoue qu’avec l’âge, c’est de plus en plus difficile. L’équilibre est de plus en plus précaire et le pas de moins en moins assuré, surtout quand j’ai déjà quelques dénivelés dans les jambes. Ce n’est pas tant le vertige que je crains, mais plutôt la chute, car dans ces bois où apparemment personne ne passe plus depuis belle lurette et sans réseau gsm, je n’ai souvent aucune chance d’être secouru rapidement. Même en criant très fort !

Vous comprendrez que l’arrivée sur une route est la bienvenue.
Le belvédère offre un très beau point de vue.  
Logiquement, je devrais prendre un chemin qui redescend presque en ligne droite dans la vallée, mais comme je n’en connais pas vraiment l’état, je choisis plutôt le détour par la route principale sur laquelle je suis pour rejoindre Bomal sans prendre de risques supplémentaires.
Je comprends rapidement que j’ai fait le bon choix car en vérifiant sur la carte, je comprends que ce petit chemin m’aurait amené sur le chemin impraticable situé en amont du « Pont du Génie » dont je vous ai déjà parlé dans ma précédente ballade.
Après l’effort, petit arrêt réconfort au « Carré » où je suis gentiment accueilli et où je m’offre une excellente « Durbuy Z ».
Retour au bercail sans problèmes et sans surprises.
Excellente journée ! Pas de tout repos, mais bien remplie. C’est le principal.
 
Ceci dit, ma route fut nettement plus tranquille que pour les occupants de cette voiture qui sont allés inspecter d’un peu plus près les travaux des constructeurs de digues sur l’Aisne que j’avais pris en photo quelques jours plus tôt !!!