
Je suis ce matin de retour à Forge-à l’Aplé, au confluent de l’Aisne et de la Lue.
Vu la configuration des lieux, il est logique qu’une industrie liée à la force hydraulique y ait existé aux siècles derniers.
L’industrie métallurgique, au temps où elle utilisait le charbon de bois, fut prospère dans cette région : les noms de Forge à l’Aplez, La Fosse, moulin Crahay en témoignent. Les « crahays », ce sont résidus de la fabrication du fer, que l’on retrouve en ces lieux.
Il n’est pas étonnant non plus qu’une ligne de trams y ait été construite pour acheminer diverses marchandises et matériaux des industries de la région vers les grands centres industriels de Liège.
Par exemple, la production de la scierie Sadzot, qui consistait surtout de « lattes en bois pour faire des plafonds , mais aussi des pièces de bois de hêtre qui partaient pour Malmedy afin d’être transformées en pinces à linge ou en cintres. »
Je commence par quelques photos de la scierie qui est restée dans son jus depuis pas mal d’années bien qu’elle soit encore en activité.
Quoi de plus normal, pour continuer mon trajet que de suivre cette petite ligne de chemin de fer qui me mène tout droit vers ma destination du jour.



La ligne de chemin de fer vicinal Melreux-Manhay-Comblain-la- Tour fut inaugurée en 1910.
Une grande partie de cette ligne a aujourd’hui disparu, mais l’association des Tramways Touristiques de l’Aisne (T.T.A.) fait de grands efforts pour restaurer et entretenir ce petit tronçon entre ici et Erezée.
Et comme vous pouvez le voir, il y a encore du boulot qui attend !

Tout au long de la ligne surélevée, les bas-côtés sont comme qui dirait… légèrement humides !

Petit hors piste dans le garde-manger des sangliers régionaux !



Petite collecte de déchets du jour !
J’ai bien pensé à les retaper sur le court de tennis du camping tout proche, mais comme je craignais que cela ne se retrouve quand même dans la rivière, je me suis abstenu.

En pensant prendre un petit chemin plus sympa que la voie ferrée, je tombe sur ceci, à l’arrière du camping en question !



A Blier, je suis interpellé par un gars qui à reconnu à ma démarche virile et volontaire (mais surtout à ma veste camouflée 🙂 ), un ancien militaire !
Il anime avec quelques amis une visite de nouvelles vignes qui feront, ils l’espèrent, leur renommée vinicole, la future cuvée « Thier de Blier », et m’invite à me joindre au groupe d’amateurs de bonnes choses qui vient de partir.
Comme le nom l’indique, thier signifiant montée ou côte en wallon, elles sont situées un peu plus haut sur ce versant un peu plus exposé au soleil.
Je ne me fais donc pas prier et c’est avec plaisir que je rejoins le groupe déjà parti pour suivre les explications des guides.


De là-haut, la vue sur le paysage et le château-ferme de Blier est magnifique.

Hélas, le temps passe vite et il est temps pour moi d’écourter la visite en zappant malheureusement le moment le plus important : la dégustation !
Mais c’est peut-être mieux ainsi !
Du moins pour aujourd’hui !
Pour rattraper un peu de temps consacré à ce break non prévu, je préfère zapper pour aujourd’hui, la petite prolongation vers Erezée.


Le retour à Forge-à-l’Aplé se fait pas de beaux petits sentiers parallèles à la voie de chemin de fer dans le bois de Burnongotte.

——————————————————————————————————————-
Je repars de Blier où je suis arrivé hier.
Il me reste une portion de la ligne vicinale à faire jusqu’à Erezée, terminus (provisoire ?) de la ligne restaurée.



Le petit musée est encore fermé à l’heure où je passe, mais je me promets de revenir plus tard.
Je continue mon chemin en suivant l’Aisne au plus près sur la rive gauche.
Le moulin Durdu, ancienne scierie transformée en moulin à farine en 1869 et aujourd’hui résidence privée, comme beaucoup d’autres moulins.





Passage par l’arboretum des Roches, où comme chaque jour, j’apprends quelque chose de nouveau.
Saviez-vous que certains arbres ont du style ?
La preuve…

On apprend tous les jours ! 😉
L’ancienne glacière, dernier vestige de la laiterie de Soy, reconvertie en refuge pour chauve-souris.


Le moulin de Fisenne, aussi appelé moulin de l’Aisne, dont l’existence est dans les archives depuis 1314

Je rejoins la route pour passer devant l’ancienne limonaderie du Val d’Aine

J’arrive au Cosmos.
Rien de russe là-dedans, il s’agit du Conservatoire du Saumon Mosan qui n’est visitable que sur inscription à l’Office du Tourisme de Hotton. Je note dans mon petit cahier des choses à faire incessamment sous peu !


Après la salmoniculture, je passe sur l’autre rive pour revenir à Erezée par le bois de Nalogne où on peut apercevoir bon nombre de roches, les unes taillées et oubliées sur place pour on ne sait quelle raison, la plupart, étant encore brutes et disséminées dans ce qui était appelé « carrière ».



En voici un bel exemple

Cette roche, très dure, le « poudingue », a été très importante pour la région.
Nous sommes en effet aux environs de Wéris, et nos aïeux du néolithique s’en servaient déjà pour ériger ses mégalithes et ses dolmens, bien avant que les touristes n’arrivent de nos jours pour les vandaliser. Mais c’est une autre histoire !
Pour faire simple et concis, ce sont de petits morceaux de roches diverses qui ont été charriés par une rivière il y a quelques millions d’années pour se transformer en galets de différentes dimensions selon la rapidité du cours d’eau et des chocs occasionnés, qui ensuite, lors de séismes cataclysmiques, ont été agglomérés dans une sorte de ciment naturel ensevelis à quelques centaines de mètres sous la surface, et qui, lors des bouleversements sismiques suivants, se sont de nouveau retrouvés à l’air libre.
Je ne peux pas faire plus simple, ni plus court !
A ne pas confondre avec celui-ci, nettement moins dur et beaucoup plus agréable à manger ! 🙂

A noter que cette roche a également profité à nos aïeux du 18ème siècle puisqu’elle a servi à la construction de hauts-fourneau pour la sidérurgie.
Je continue sur la rive droite pour rejoindre la petite chapelle Notre-Dame du Luxembourg et le mobilvouac garé un peu plus bas.


Je suis trempé. De transpiration pour le corps et de pluie pour le bas des jambes !
C’est cela aussi le hors-piste dans les matitis pour aller prendre quelques photos ! 😉
Comme je me le suis promis, je reviens ensuite à Erezée pour une intéressante visite du petit musée du T.T.A. où j’ai quelques souvenirs de ma jeunesse qui me reviennent en mémoire !







——————————————————————————————————————-
Ce matin, 29 septembre, jour de la Saint Michel, pour changer, je commence ma ballade par mon point d’arrivée. Le terrain de foot de Mormont.

Comme je marcherai des deux côtés de l’Aisne, cela n’a pas beaucoup d’importance. J’irai à contrecourant à l’aller, et vers l’aval au retour.
J’en profite donc pour commencer par un petit détour afin de passer par Mormont et son église dédicacée à mon saint préféré ! C’était calculé pour ! 😉





Ensuite, retour dans la vallée pour rejoindre l’ancien moulin situé entre l’Aisne et l’Estinale et devenu semble-t-il une auberge. Comme l’heure de l’apéro est encore loin, c’est un peu tôt pour aller demander une confirmation !



Beau parcours boisé de quelques kilomètres au sud de Fanzel.
Sur les hauteurs, je suis un chemin entouré de mûriers sur plusieurs centaines de mètres. Alors que chez moi, j’ai du mal à en récupérer 300 gr d’un seul coup, ici des millions de ces bons petits fruits pourrissent au soleil ! Bon sang, mais que font les végétariens et autres végans ???
Faut dire aussi que le chemin pour y arriver est assez pentu ! C’est plus facile d’aller les acheter à prix d’or dans leurs magasins bios !


C’est bien de prévenir les gens qui vont dans le sens du chemin sur la photo, mais pour ceux qui comme moi viennent dans le sens contraire, rien !
Apparemment, je rate une bifurcation qui devrait me permettre de retourner vers la salmoniculture. J’arrive dans la périphérie d’Oster. C’est un peu plus loin que prévu.
Demi-tour pour retourner dans le « bois du poudingue » où je suis passé la veille et entamer une descente dans le creux de la vallée où je devrais logiquement retrouver l’Aisne. Je dois chercher un peu, mais j’arrive à retomber sur le chemin qui me mène à Eveux et son ancien moulin !


Pas de chance, là aussi, c’est devenu une résidence dont le propriétaire n’a pas très envie de voir des touristes se balader autour de chez lui en faisant des photos !
D’un autre côté, je peux le comprendre, je n’aimerais pas non plus !

De retour à Fanzel, il me reste à suivre la route pour rejoindre Laforge en longeant l’Aisne et le dernier pont qui la traverse !

Des ouvriers s’activent dans le lit de la rivière. Je suppose que les inondations de l’année passée ont dû faire de gros dégâts dans le coin pour nécessiter ici aussi des travaux importants !

Je m’attarde un peu !
Ils parlent italien , moi pas !
Ceci dit, ils sont sympas et me conseillent des endroits où photographier des castors « gros comme ça » ! A les voir me montrer leur grandeur avec les bras, je pense plutôt à de jeunes alligators ou quelque chose dans le même genre ! 😉
Je ne suis pas armé, je n’irai donc pas vérifier ! 🙂


De retour au bercail, je m’ouvre une bonne bouteille pour terminer la journée !
» Et par Saint Michel… Santé ! » 😉
