Ça y est, me voilà à Arlon pour la première étape de la MESA 2018
Comme d’habitude, lorsqu’il s’agit de marches importantes, j’arrive la veille en espérant pouvoir visiter quelques musées. J’ai essayé à d’autres occasions, hors saison, ils sont fermés le week-end. Et en saison, pas de chance, ils sont fermés le lundi!!!
Me demande si un jour j’arriverai à en visiter un! J’avais déjà râlé lors d’un de mes passages précédents, bin, je continue. C’est triste pour une ville comme Arlon qui est quand même la ville la plus peuplée de la province de Luxembourg.
J’ai laissé le mobilvouac sur un parking du Parc des Expositions, réquisitionné pour la circonstance et situé un peu en dehors de la ville, pour les marcheurs qui arriveront le lendemain matin.
Faute de nourriture intellectuelle à me mettre dans l’appareil photo, je visite quelques estaminets pour faire plus ample connaissance avec les autochtones.
Hélas, trois fois hélas, comme tout les «patriotes» belges le savent, on est en plein mondial de foot!!!
C’est pas vraiment ma tasse de thé. J’arrive parfois à faire illusion en recommandant une chope quand l’équipe la plus prisée des clients marque but, mais cela ne va vraiment pas jusqu’aux applaudissements, aux hurlements de hooligans ou aux crissements de pneus autour des ronds-points.
Fin de journée, je trouve une petite friterie sympa pour y prendre le premier repas solide de la journée.
Heureusement, j’ai reçu un plan à l’office du tourisme.
Silence, dans les rangs, les mauvaises langues: c’est surtout pour prendre mes repères afin de suivre le chemin le plus court pour pouvoir revenir demain matin sur le lieu de départ de la marche.
21:00, je m’endors du sommeil du juste pour me lever à 05:30 le lendemain matin.
Je zappe (dans le récit de l’histoire) la toilette et le déjeuner pour passer directement à mon arrivée sur la Place des Manoeuvres un peu avant 07:00
Le départ de la marche est donné à 08:00. Personnellement, si je peux éviter une heure de trajet sous une grosse chaleur, j’avoue que je suis preneur et je pars directement ! Je me souviens de Marches du Souvenir et des «Vierdaagse van de Ijzer» des années 70 qui commençaient à 09:00 et où les participants partaient tous en même temps, en courant presque pour ne pas rester bloqué à la première chicane ou au premier contrôle.
Les organisateurs sont devenus un peu plus souples à ce sujet. Cela m’arrange bien. Ceci dit, je comprend leur problème: les contrôles s’effectuant par scannage des cartes, il faut bien évidemment que les points de passage aux différents contrôles soient opérationnels au moment où les marcheurs arrivent. Il ne faut pas oublier que ce ne sont plus des miliciens corvéables à merci à qui on peut demander d’être présent sur leur point si le premier marcheur arrive à 7 heures du matin, ce sont des militaires de carrière qu’il faut payer. M’étonnerait que le gouvernement souhaite leur payer des heures de nuit pour m’éviter des coups de soleil.
Tout cela pour vous expliquer que je me fiche des pointages, du temps que je mets, de la médaille ou que quelqu’un râle parce que je suis parti avant lui. Il y a longtemps que je ne fais plus les 128 km de la Marche du Souvenir et de l’Amitié pour arriver dans les premiers et ensuite discuter le coup devant un verre avec les jeunes filles ou les copains qui arrivent au fil des heures. 🙂
Heureuse surprise, après la première bifurcation séparant les 32 et 24 de la mini-Mesa (16) le premier contrôle est en place et prêt à « pointer tout ce qui passe », comme le répond le brave à qui je pose la question.
En ce qui concerne le parcours du jour, que dire ? On se promène au nord de la ville, dans le sens des aiguilles d’une montre, Viville,Freylange, Lischert, Metzert, Bonnert, passage le long de la frontière belgo-luxembourgeoise pour arriver à Guirsch, re-passage le long de la frontière avant de revenir vers Frassem et Arlon.
Ça, c’est sur la carte. Quand tout va pour le mieux !
J’ai toujours une carte avec moi, parce qu’en cas de problème, j’aime savoir où je me trouve en cas de besoin indiquer à l’organisation où le problème se situe ou si c’est urgent ou pas.
Elle peut « accessoirement » servir aussi à se diriger quelque part.
Surtout si on ne fait pas attention ! Par exemple lorsqu’on a deux gentilles dames du parcours des 6 km en point de mire.
On les suit alors qu’on n’aurait pas dû, on regarde la carte et on leur dit dans un flamand approximatif, mais néanmoins compréhensible, qu’elles se sont trompées et qu’il vaudrait mieux qu’elles retournent sur leurs pas pour retrouver le bon chemin et ne pas faire des kilomètres supplémentaires ! Je leur explique également que je vais continuer et chercher un autre chemin en faisant une petite boucle supplémentaire pour retrouver le bon itinéraire !
J’ai une carte, je sais où je me trouve, où je dois aller et comment y arriver même si cela me coûte un détour.
Comme prévu, après une petite boucle par Tontelange, je rejoins l’itinéraire officiel par un petit chemin au bout du terrain de foot local. J’ai de la chance, je n’aurai effectué que 400 mètres supplémentaires. Il y a parfois des erreurs qui sont beaucoup plus longues.
A la grande halte de Bonnert, petite surprise sur le stand des militaires qui font de la pub pour les «4 jours de l’Yser». Me voilà passé à la postérité.
Je m’empresse d’acheter deux petites bouteilles d’eau car je n’ai pour ainsi dire rien bu depuis le départ et sous ce soleil de plomb, je sens que je vais le payer dans les kilomètres qui restent encore à faire!
Au 20ème kilomètre, je vide ma bouteille. Deux kilomètres plus loin, le dernier point d’eau sur le parcours nous attend. Hélas, pas de point d’eau. Je suis carbonisé, asséché, vidé. La fin du parcours se fera sous un soleil de plomb et la dernière côte pour arriver aux abords de la ville est la plus pénible de toutes.
En ville, je rentre dans le premier café qui se trouve sur ma route sous les rires du patron et des clients : «Ça y est ! Y’en a un qui craque ! » Et ils ont raison. Je suis prêt à faire un malaise et il me faut quelques minutes et deux verres d’eau bien fraîche pour reprendre mon souffle. C’est la première fois que je me sens aussi mal. A l’avenir, je prendrai mes précautions pour ne pas manquer d’eau en chemin.
Je me force à reprendre la route pour effectuer les quelques centaines de mètres qu’il reste à faire, avec une dernière petite difficulté : l’escalier qui mène à l’église St Donat située au sommet de la Knippchen, la colline centrale de la ville.
A l’arrivée, encore un verre d’eau… et une bonne chope.
Je retourne rapidement récupérer mon véhicule. Je pensais rejoindre directement Martelange pour y passer la nuit avant l’étape du lendemain, mais je préfère rentrer directement.
On verra bien demain matin dans quel état je serai et déciderai en conséquence.
A plus, les gens !
Mesa 2018 Arlon
