Comme je n’ai pas grand-chose à vous raconter pour le moment, pas de marche, pas de rêves,  pas de visites de musées,  je publie un petit compte rendu du dernier test effectué pour vous.
Enfin, quand j’écris vous, je pense surtout aux hommes ! Et peut-être, de nos jours, à certaines femmes ! 🙂
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Ça y est ! Je suis en route pour Libramont.
Pas pour vous raconter une de mes marches ou balades,  comme j’en ai l’habitude maintenant, mais pour un nouvel épisode de la  série « J’ai testé pour vous » !
Aujourd’hui : l’opération de la prostate !!!
Je sais, cela a l’air d’être une blague, mais détrompez-vous mes amis, c’est du sérieux !
Cela arrive petit à petit, sans qu’on y soit véritablement préparé. On n’en souffre pas vraiment, mais quand on en arrive à devoir se lever 6 ou 7 fois par nuit, cela finit par devenir fatiguant.
L’analyse de la prise de sang effectuée chez mon médecin me confirme qu’il était temps de consulter un spécialiste.
Quelques mois plus tard, chez l’urologue, après un scanner interne m’indiquant qu’il serait temps de passer sur le billard, il me fixe une date d’entrée à l’hosto de Libramont. Nouvelle méthode, de bons résultats sur les moins de 170 patients déjà opérés, temps d’hospitalisation réduit…  Ok !  Inutile de poser trop de questions à l’homme de l’art, comme c’est un passage obligé et que cela ne dure pas trop longtemps, ça me va !  On avisera au fur et à mesure.
Encore quelques semaines plus tard, il est temps de me rendre à mon rendez-vous.
Dans mon sac à dos, un pyjama, mon nécessaire de toilette de voyage et quelques bouquins. Cela devrait suffire à passer « un jour et demi » dans un lit d’hôpital après cette petite intervention. La dernière remonte à plus ou moins 60 ans pour une opération de l’appendicite. Cela fait un bail !
Mon arrivée pour les formalités est prévue vers 11:00.
Je suis à jeun depuis la veille, j’ai pris une douche à l’isobétadine la veille au soir, une autre ce matin, je suis d’attaque.
A la réception, après mon inscription, on me donne, en plus des documents administratifs, un thermomètre en me précisant qu’il serait facturé ! Comme si j’avais des doutes à ce sujet !
 J’arrive dans ma chambre. J’ai eu de la chance, les chambre communes sont toutes remplies, j’ai droit à une chambre individuelle sans les suppléments normalement prévus.
Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai !


L’opération étant prévue le jour même à 15:00.  J’ai le temps de bouquiner un peu avant de me préparer.
Le personnel qui passe me donner les dernières consignes est sympa.  On me donne un léger cachet à base de plantes en guise de médoc préopératoire, je passe un test Covid pour savoir si un antivax ne m’aurait pas contaminé depuis mes vaccins et une petite stagiaire bien sympathique se charge de la prise de température . Le résultat que je l’entends donner à l’infirmière me saisit d’effroi… 32 !
Ça y est, je suis arrivé trop tard, je viens de mourir !
L’infirmière effectue la même prise de température sous l’autre bras avec le même résultat.
On en conclut que le thermomètre ne fonctionne pas et on va en rechercher un autre.
35, 7.  Ouf ! Je ressuscite…  momentanément !
 Je n’ai plus qu’à patienter. Pas de soucis, pas de stress, tout va bien.
A moins le quart, deux assistantes viennent me chercher pour me descendre au bloc.
La salle de réveil où on me fait patienter quelques minutes est remplie de malades qui attendent eux aussi soit de passer en salle d’op, soit d’être reconduits dans leur chambre.
Je n’imaginais vraiment pas que cela ressemblerait à cela ! Heureusement qu’on m’a donné un relaxant auparavant !
Une vraie chorégraphie avec des gens debout qui vont et qui viennent, des gens allongés qui se croisent et qui se suivent, le tout sur une musique de fond d’appareils de bips sonores d’appareils de contrôle, d’alarmes en tout genre, de plaintes et de gémissements.
On me conduit enfin au bloc.
Le temps de me poser un masque à oxygène, de saluer le docteur qui va opérer et je me réveille…  au moins deux heures plus tard dans la même salle qu’un peu plus tôt et avec la même chorégraphie qu’auparavant !
C’est déjà terminé !
Le temps de reprendre complètement conscience et mes deux accompagnatrices me ramènent dans ma chambre.
Enfin seul !
Pour le moment, j’ai un peu mal partout, mais pas vraiment mal quelque part en particulier.  Un petit coup d’œil autour de moi me remet dans le contexte : j’ai un cathéter dans le bras, une sonde dans le pénis, quatre Baxter au-dessus de moi et une poche accrochée au lit un peu plus bas !
J’en conclus que je ne vais pas pouvoir m’évader tout de suite et que j’ai bien fait de prendre plusieurs livres ! Hélas, ils sont dans mon sac à dos…  et le sac à dos dans l’armoire !
De toute façon, je n’ai pas vraiment envie de lire non plus.
Régulièrement, des infirmières passent me voir pour prendre de mes nouvelles et ma température, ainsi que pour changer les baxter et vider la poche où tout ce liquide se retrouve.
La nuit arrive rapidement. Cela tombe bien, parce qu’elle sera longue !
Pas moyen de dormir. Il faut bien avouer que je commence à ressentir de la douleur. Lorsque les infirmières passent, j’ai beau dire que la douleur est supportable, on me remet un baxter de calmant.  
Je suis sur le dos, coincé dans le lit sans oser bouger de trop de crainte d’avoir un peu plus mal ou de débrancher un ou deux tuyaux ! Comme je n’ai jamais su m’habituer à dormir sur le dos, je n’arrive pas à trouver le sommeil.
Le passage des infirmières rythme les heures de la nuit jusqu’au lendemain matin.
Au changement de service, on me demande si je me suis lavé ?
J’explique que ce serait difficile de me déplacer sans aide jusqu’à la salle de douche avec tout cet appareillage médical autour de moi ! La brave dame passera un peu plus tard pour m’aider dans ce déplacement !
En attendant, le déjeuner arrive. Si on pense que je peux me déplacer jusqu’au lavabo, même avec un peu d’aide, je peux certainement aussi essayer de faire le mètre qui me sépare de la table tout seul.
Je suis étonné que cela se passe sans problème et je mange d’un bon appétit.
Le trajet jusqu’au lavabo se passe bien, même si mon équilibre est un peu précaire.  La toilette s’effectue assis, mais sans tracas particulier. Le retour jusqu’au lit s’effectue même sans aide ! J’en profite poiur récupérer mon gsm.
Régulièrement, on vient me prendre mes paramètres médicaux. Lorsqu’on me redemande si j’ai mal, je réponds que non. J’ajoute en rigolant que si je dis oui, on en profitera pour me garder plus longtemps !  L’infirmière ayant apparemment autant d’humour que moi me répond que « Oui, on garde le plus longtemps possible les gens sympathiques ! »
Bon, d’accord, c’est peut-être de l’humour, mais cela fait quand même un peu plus plaisir de passer pour un gars sympa que d’être considéré par le personnel comme l’emmerdeur de l’étage !
A chaque visite, j’ai droit à un examen de la sonde urinaire pour vérifier qu’aucun caillot ne se forme dans la vessie. La prostate est en effet un organe qui saigne beaucoup et avec les anticoagulants que je prends suite à ma phlébite due au plâtre pour réparer mon tendon d’Achille, je perds en effet pas mal de sang et il me faut boire énormément pour éliminer tout cela !
Du coup, le médecin aussi préfère me garder encore un peu. Apparemment, je lui apparais aussi sympa que pour  les infirmières !
Blague à part, je préfère aussi, parce que tout ce sang que je vois s’écouler, cela me tracasse un peu.
La nourriture est bonne, le personnel est serviable et agréable, personne ne ronfle à côté de moi, que demander de plus lorsqu’on est hospitalisé ?
Je passe une meilleure nuit que la précédente.

Ce matin, on m’a retiré les baxter et la sonde ! Je m’étais préparé à souffrir un peu, mais cela n’a pas été le cas. 
En début d’après-midi, un infirmier vient me donner deux documents d’arrêt de travail.
Est-ce que cela veut dire que je peux partir ?  Oui !
Ouf ! Je n’ai jamais été aussi rapide pour m’habiller, remballer mon barda, saluer le personnel pour ses bons soins et quitter un hôpital.
Il me faut quand même avouer que le retour a été un peu difficile. Le mobilvouac n’est pas vraiment une ambulance et c’est presque debout sur les pédales que je fais le chemin jusqu’à la maison.
Bon, tout ce trajet m’a bien fatigué et il y a peu de chances que les plaies soient restées plus ou moins fermées, je le constaterai un peu plus tard, je monte donc me reposer avec une seule consigne pour les jours qui viennent :   Buvez, éliminez !
Une semaine plus tard, tout à l’air de se passer comme prévu. Chaque jour, cela va un peu mieux, mais je sais que j’en ai pour deux ou peut-être trois mois avant que tout ne se remette parfaitement en place et à retrouver mon rythme de vie d’avant cette crise de la fin de soixantaine !
Donc, patience.
Voilà les braves. Avec ce petit article un peu en dehors de mes sentiers battus, le but n’était pas de faire pleurer dans les chaumières ou de me plaindre, mais tout simplement de vous faire part d’une petite expérience qui j’espère vous aura appris quelque chose pour ne pas trop vous inquiéter le jour où cela vous arrivera peut-être à l’un d’entre vous.
Allez, à plus les gens !