C’est la 47ième édition des « 4 jours de l’Yser ».
Je commence par une petite mise au point : cette organisation n’a rien de commun, comme le pensent souvent de nombreux wallons, avec le Pèlerinage de l’Yser à Diksmuide, qui était au départ une commémoration en l’honneur des soldats de 14-18 tombés au champ d’honneur ainsi que de toutes les autres victimes de la guerre et de la violence, d’où la construction de la célèbre Croix de l’Yser, symbole de paix, et qui est devenu depuis pas mal d’années le sacro-saint rendez-vous des indépendantistes flamands !
Donc, on est gentil de ne pas confondre !
Cette marche d’une journée fut tout d’abord instituée par l’Ordre des pêcheurs de crevettes à cheval d’Oostduinkerke pour promouvoir leur activité.
Par la suite, devant l’ampleur qu’avait prise cette manifestation,  c’est l’armée qui en avait pris le relais, afin d’en faire le pendant flamand à notre Marche du Souvenir, devenue depuis Marche Européenne du Souvenir et de l’Amitié  (M.E.S.A. pour les intimes !)
Voilà pour l’historique.
Aujourd’hui, c’est toujours le Bataillon d’Artillerie de Lombardsijde qui l’organise en collaboration avec les villes hôtes (Oostduinkerke, Diksmuide, Poperinge et Ieper)
Il y a quelques années, comme à  la Mesa, je logeais dans les camps organisés par la Défense.
Cette année, je dors en mobilvouac dans les villes de départ où j’arrive la veille, ce qui me permet de visiter les alentours tranquillement.
Première chose à faire en arrivant, chercher un endroit pas trop loin du départ pour dormir. Ici, le cimetière est tout indiqué. Les voisins ne sont bruyants.

DSC04352Ensuite faire connaissance avec la population. Après un aller-retour jusqu’à la côte et un petit arrêt à la cérémonie d’inauguration, je trouve quelques endroits sympas où passer le reste de la soirée. Il est 09:30 lorsque je réintègre mes quartiers.

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Et pour terminer, je vous présente le seul perroquet de ma connaissance qui connaisse par coeur « Purple Rain » de Prince !

Jour 1 Oostduinkerke
Je me lève vers 06:00
J’arrive au départ vers 07:15. J’ai tout ce qu’il me faut : ma carte imprimée sur le site organisateur (c’est toujours sympa de savoir où on va ! 😉 ), ma boussole, ma crème solaire, de l’eau… OK
Pendant que certains déjeunent tranquillement, je continue sur ma lancée.  Je ne prends même pas le temps de me rendre au point de départ, on se dirige de suite vers la côte.
Bizarrement, le chemin ne suit pas tout à fait le même itinéraire que  sur ma carte, mais comme le fléchage est parfait et que deux autres marcheurs le suivent, je ne me tracasse pas trop.
Je quitte donc la route et la compagnie pour marcher sur la plage.

DSC04402DSC04405DSC04408 (2)DSC04420Comme c’est tout droit jusqu’à l’Yser, cela ne pose pas de problème. Je longe ensuite le canal afin d’en faire le tour au premier pont et arriver sur l’autre rive.
En fait, cela fait déjà un bon moment que je ne vois plus de flèches. Je sais que c’est toujours tout droit jusqu’à ce qu’on nous dise de tourner, mais cela commence à me tracasser un peu.
Je vérifie de nouveau sur ma carte et là, le franc tombe : la carte imprimée, c’est celle du parcours de l’année passée !!!  J’en suis déjà à 7 ou 8 kilomètres, pas la peine de faire demi-tour.
J’inaugure donc une nouvelle formule : les 4 jours de l’Yser avec un an de retard ! C’est nouveau, c’est moi qui l’a inventé !
En fait, cela me plaît plutôt bien ! Comme le chante l’autre : Je marche seul….
Si d’un côté, cela fait nettement moins de monde, de l’autre, ça fait aussi nettement moins de contrôles et de ravitaillements !!!
Du coup, je ne ferais que 24 kilomètres.
Passage par le port, par l’Alpe d’Huez avant de revenir en ville.

DSC04425DSC04427DSC04430Retour ensuite vers Oostduinkerke en croisant à Nieuwpoort de nombreux marcheurs qui arrivent à contre-sens, du moins pour moi.

DSC04438DSC04441Comme je n’ai pas envie de chaque fois leur expliquer pourquoi je fais le parcours à l’envers, je prends des chemins de traverse qui s’éloignent un peu de l’itinéraire initial et plutôt en direction de la côte, puisque le fléchage et la carte ne me servent plus à rien.
Par contre, ce qui m’aurait bien servi, c’est quelques décilitres d’eau en plus !
L’arrivée sur le site du  Musée des Pécheurs, comme d’habitude, est la bienvenue.
Il est 12:15, vite une chope au son de l’accordéon… et la traditionnelle ration de crevettes.Au  moins ici, il n’a pas de rapaces volants  pour venir y piocher.

DSC04445DSC04442DSC04444Je ne traîne pas, j’ai encore de la route à faire.
Retour par la France où j’ai des St Michel à voir : Killem, Rexpoëde, Bambecque, Occhtezeelze
Hélas, comme souvent, tout est fermé. Je file sur Cassel pour visiter le Musée de la Flandre.
DSC04470DSC04454DSC04457DSC04466Je rate de peu une exposition sur la peinture des 15ième et 16ième  siècles au Moyen-Age, mais je compense par une autre belle visite.

DSC04478Ensuite, cap sur Boeschepe (F) et le « Camping des 5 Chemins Verts » où je compte passer la nuit.
Plus de place !  C’est vrai qu’il y a du monde, mais on me trouve un petit coin entre quelques mobil-homes.
Il ne m’en fallait pas plus ! Ce n’est que pour la nuit.

DSC_0004J’avais choisi l’endroit en sachant qu’il n’était pas loin de la Belgique, mais surtout parce que les plats servis au resto sont des spécialités régionales …
Camping  familial un peu bruyant au premier abord, mais je me réfugie à l’intérieur pour taper mes notes et après la douche, à l’extérieur pour le repas.
Les cuisinières sont sympa et l’émincé de poulet au Maroilles exquis ! La preuve…

DSC_0003Excellente nuit bien reposante en définitive ! J’y retournerai sans aucun doute, mais après réservation ! C’est mieux !

Jour 2  Quartier libre à Brugge
J’ai en effet plein d’objets estampillés St Michel à voir à Bruges que j’avais décidé avant de partir que cette journée serait destinée à cela.
J’y arrive vers 09 :00 ce qui me laisse largement le temps de tenter de repérer sur ma carte les endroits où j’ai prévu d’aller !
Grosse déception. Sans les noms des rues où je dois aller, c’est même pas la peine d’essayer !
Heureusement, j’ai quand même ma boussole ! Ça aide !
Je trouve enfin un plan détaillé au Gruuthus Museum, un endroit où je sais qu’il y a quelques objets à photographier.
La préposée à l’accueil me baratine pour qu’à la place de lui acheter un ticket pour ce seul musée , je lui achète un pass multi musées à 24 € ou un pass national à 80 €.  Bon sang, faut arrêter, je ne suis pas chinois ou japonais et je n’ai deux musées à voir dans le coin.
Je laisse tomber, j’ai d’autres choses à voir, dont le Beer Museum avec, cerise sur le gâteau et compris dans le prix d’entrée, une dégustation de trois bières différentes dans la liste des pression inscrites sur la « carte » collée sur les bouteilles!!!

DSC04497DSC04499DSC04513DSC04521DSC04519J’arrête là les visites. Il est temps. Un flot de touristes prend la ville d’assaut. Quelques milliers d’euros rentreront encore dans les caisses ce mercredi ! J’ose même pas imaginer ce que cela peut être le week-end !

DSC04524DSC04528Je préfère prendre la direction de Poperinge pour la troisième étape.
J’y arrive donc assez tôt.
J’en profite pour aller faire un tour au Hop Museum, pour mettre en pratique ce que j’ai appris à Bruges, pour boire un pot dans quelques bistrots de ma connaissance… et d’autres.

DSC04533DSC04534Je vous présente Ginger, nom qu’avaient donné les britanniques pendant la Première Guerre Mondial à une jolie rousse qui travaillait dans le café de ses parents sur la Grand Place.
Je termine la soirée à la cafeteria du bowling près duquel je me suis garé pour la nuit, comme les autres années ! Au menu : travers de porc, frites, salade ! Pas cher, et vraiment copieux !

Jour 3 Poperinge
Aux premières lueurs de l’aube, je suis sur le pied de guerre.
En me dirigeant vers le point de départ, il me revient en mémoire une publicité qui correspond ce matin à cette photo : « Elle a tout d’une grande ! »

DSC04535Cette fois, je passe par le départ. Il est environ 07:00 et je trouve un stand ou on peut recevoir l’itinéraire du jour.
La veille, en déambulant dans la ville, j’avais déjà repéré la direction à prendre. Je vérifie..
Comme dirait l’autre, ça klop !  Bin oui, parfois il y a des choses qui vont bien !
Je suis parti pour 33100 m !

DSC04537DSC04543DSC04548DSC04544On part vers l’ouest de la ville par des petits chemins campagnards bien tranquilles pour passer ensuite par le domaine « Het Coutlof » et celui du « Château de Lovie », où à la fin des années 20 était installé un sanatorium.

DSC04560Là c’est la foule des grands jours, non pas en raison de l’intérêt des marcheurs pour la visite du château, mais plus simplement parce que c’est là qu’a lieu le départ de l’étape des 8 km !
J’y ai même eu la surprise de rencontrer Michel Polnareff.

DSC04562Les photos de l’intérieur du château sont donc prises un peu plus tard après la marche lors de mon circuit « Visites ».

DSC04602DSC04603DSC04602DSC04605Sur le trajet, les points de ravitaillement sont placés en suffisance  et avec ce soleil ardent, ce n’est pas du luxe.

DSC04549Pendant ces quatre jours, de nombreuses cérémonies militaires sont organisées dans les différents lieux de mémoire que nous rencontrons.
Nous arrivons ensuite à la très connue Abbaye Saint-Sixtus.

DSC04571DSC04572Tout au long du chemin, la « Médicale » est présente. Pas encore beaucoup de monde à l’heure où je passe, mais cela ne va pas durer !

DSC04574Point de contrôle des temps intermédiaires.
A l’approche de l’arrivée, les marcheurs sont de plus en plus nombreux.

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DSC04594DSC04598DSC04599Certains ravitaillements sont pris d’assaut.
D’autres, nettement moins !

DSC04601Quand je vous disais que la « Médicale » serait rapidement mise à contribution, surtout à l’arrivée.
Le temps de boire une bonne chope, et me voilà parti pour rejoindre Ypres, point de départ de la dernière étape.

DSC04632Mon lieu de résidence nocturne sera le point d’arrivée habituel des « Vierdaagse », le parking Picanol, dans la zone industrielle.
Le temps de me débarbouiller et de me changer, me voilà parti en ville.
Après mes traditionnelles recherches d’effigies de Saint Michel, j’atterris dans un sympathique bistrot situé derrière la Grand Place et qui a de suite attiré mon attention, je ne sais pas pourquoi !
(photos prises le lendemain matin)

DSC04633DSC04634Un café de la brasserie SAS, qui ne signifie pas « Son Altesse Sérénissime » ou « Special Air Service », mais plus prosaïquement « Ecluse » en flamand !
J’y suis bizarrement reçu : «  Hello Sir !  What can I serve you ? »
– « Heu… Een pintje, alstublieft … Or a bier please… it’s the same for me.. ! »
Comprenant sa méprise, le patron continue rapidement la conversation en français et en flamand.
Sur le côté du café, j’aperçois ce qui est l’entrée d’un petit musée.
Le patron m’autorise une petite visite. Dès l’entrée, j’ai droit à de la « neige », à des nuages de gaz « toxique » et à des bombardements.

DSC04618DSC04629DSC04622DSC04627On nous invite ensuite à descendre dans la caves ! C’est fou le nombre d’objets aussi divers que surprenants qu’on y trouve. Cela me rappelle un musée de Romagne-sous-Montfaucon, à quelques kilomètres de Verdun, où le regard n’est pas attiré par tel objet ou tel autre, mais par l’accumulation qui crée cette ambiance toute particulière qui prête plus à la réflexion qu’au plaisir de la découverte d’objets rares. Même si cela ne manque pas !
A la fin de cette intéressante visite, et le versement d’une petite contribution sans obligation pour le musée, je bois encore quelques chopes, notamment avec mon voisin de comptoir qui se trouve être le patron de la brasserie SAS en personne et qui me félicite pour mon néerlandais !
C’est d’ailleurs lui qui m’apprend que l’arrivée de l’étape de demain ne se fait plus comme avant sur le site Picanol, mais un peu plus loin que le cimetière situé à l’est de la ville.
Comme quoi, il n’est jamais inutile de faire un effort pour tenter de discuter dans la langue des gens qui nous accueillent dans les autres régions du pays !
Aujourd’hui, pas d’achats souvenirs de la ville : j’ai déjà des chats, des poppies et même un ancien ticket pour un picon gratuit lors d’une des organisations précédentes.

DSC0471120:30, je rejoins le mobilvouac pour me contenter d’un excellent plat de pâtes à la bolognaise… en ration lyophilisée.  Bin oui ! Faut bien alléger le mobilvouac avant le retour ! Et surtout, mon budget « Achats divers » commence à diminuer. 🙂

Jour 4 Ieper
Réveil à 06 :00
Arrivée à la grand place, réception de l’itinéraire du jour (qui est là aussi le même que celui que j’avais imprimé !) et, sans prendre le temps de rechercher le fléchage, départ à la boussole vers la gare où je rejoins les participants partis encore plus tôt que moi ! On voit que c’est la dernière étape.
J’avais prévu aujourd’hui de faire les 24 km, histoire de remettre un peu d’ordre dans le mobilvouac avant le retour, mais je n’avais pas vu que le 32 nous menait sur les hauteurs du Mont Kemmel !
Je change donc d’avis au dernier moment !
Un des passages habituels du circuit d’Ypres, c’est le magnifique étang de Dikkebus.

DSC04637DSC04638DSC04639Parmi les fournisseurs d’échantillons gratuits, certains ont nettement plus de succès  que la Jup 0,0 de la veille : là, c’est une gaufre, là c’est un jus de pomme, ailleurs, c’est du pain d’épices,  ici c’est un Fanta agrumes… C’est toujours sympa à recevoir !

DSC04640En point de mire, le Mont Kemmel.
Le soleil est au beau fixe. Ce n’est pas la canicule de la Mesa, mais il faut bien avouer que partout où je passe, je suis à la recherche du côté le plus ombragé du chemin.

DSC04645DSC04646Les passages dans les bois aux alentours du mont sont donc appréciés.
Surprise, nous avons droit à la visite du « Commando Bunker », qui est en réalité un bunker secret qui était destiné à abriter le commandement de la défense aérienne de quelques pays européens durant la guerre froide. Du moins avant que l’Otan ne s’en mêle et crée ses propres infrastructures de défense un peu plus tard !

DSC04650DSC04651DSC04652DSC04654DSC04657Ce bunker ne sera donc jamais utilisé, mais cela donne une bonne idée de ce qu’était la défense de l’Europe au début des années 50. Les mauvaises langues diront : coûteuse, inutile et déjà sous la coupe des Américains !
De là, nous reprenons donc le chemin du retour. Il fait toujours aussi chaud, mais au moins, cela descend !
La météo est excellente pour une démonstration de sauts en parachute. J’arrive donc à temps sur la D.Z. pour voir atterrir un membre de Forces Spéciales avec son drapeau !

DSC04679DSC04680 (2)DSC04683Tout était parfait !
J’en profite pour boire un coca.
Avant l’arrivée, l’itinéraire passe juste devant le mobilvouac ! Un nouvel arrêt s’impose et j’en profite pour me changer avant d’effectuer le dernier kilomètre.
A l’arrivée, arrêt au stand SAS pour déguster une excellente Hommelbier.
Mais Modération m’accompagne car j’ai encore 250 km à faire en voiture.
Voilà ! Les Quatre Jours de l’Yser 2019  sont terminés.
Question bilan, je dois bien avouer que quatre nuits dans le mobilvouac loin d’infrastructures extérieures adaptées, c’est beaucoup ! Je pensais vraiment trouver un peu plus de campings près des points de départ. J’aurais préféré cela à du « parking sauvage » !
Ceci dit, je suis content d’y avoir participé une fois de plus et pour l’année prochaine, je préparerai un peu mieux mon séjour…  et mes cartes !
Et pour clôturer cette page, oui je sais, un peu longue, mais bon, je vous ai fait un résumé de 5 jours , quelques souvenirs de voyage…

  A bientôt !