Ce dimanche, le CRIE (Centre Régional d’Interprétation de l’Environnement) organise sa première marche Adeps.
C’est une bonne occasion pour aller faire un tour dans la magnifique Forêt de Saint Michel que je connais un peu pour l’avoir parfois traversée un peu plus au sud lors de quelques étapes de la MESA au départ de SAINT-HUBERT.
Sur ma route, il pluvine. Rien de bien grave, cela devrait s’arrêter rapidement. Du moins, je l’espère.
La salle de départ se trouve à l’arrière du Musée du Fer de FOURNEAU SAINT-MICHEL, près de SAINT-HUBERT.

C’est un beau bâtiment dont je ne soupçonnais même pas la présence, près d’un petit étang qui devait probablement être utilisé autrefois par les forges pour faire travailler ses hauts-fourneaux.


Après avoir bu un café en admirant une belle cigogne qui semble avoir installé son nid dans la salle pour je ne sais quelle raison obscure, je me mets en route.
Lors de ma dernière marche à VILLANCE, j’admets que j’ai un peu forcé et que ma blessure au tendon d’Achille s’est réveillée le lendemain, ce qui m’a obligé à prendre un peu plus de repos que prévu.
Cela me tracassait avant de partir et je me suis promis de calmer la cadence, histoire de vérifier si je devrai bientôt me contenter d’enclencher définitivement le mode « promenade de petit vieux » !

Le parcours se déroule vers l’est, en direction de TENNEVILLE, sans toutefois aller jusque-là.
Nous n’avons que rarement l’occasion d’effectuer toute une marche entièrement dans les bois et sans rencontrer un seul véhicule. Ce sera le cas cette fois-ci. Pas une auto, pas un vélo, pas un touriste, personne ! Il faut bien avouer que contrairement à la veille, la météo n’est pas de la partie et la pluie ne s’arrête pas. Bien au contraire, elle redouble de vigueur et quand je sors le K-way de mon sac à dos, je suis déjà percé jusqu’aux os.
Peu de monde aussi sur les 20 km. Il faut dire que sans le changement d’heure, il serait 7 heures du matin !
C’est un peu pour cela aussi que j’aime les marches Adeps : les gens y viennent en famille, non pas pour battre des records de vitesse ou de kilométrages, mais pour prendre le temps d’observer la nature sur des distances plus courtes… et un peu plus tard.
Que d’eau, que d’eau, que d’eau ! Les nombreux petits ruisseaux gonflés par les pluies sont magnifiques, mais hélas, le temps ne se prête pas trop à la photographie.

Dommage, je rate quelques beaux clichés ! Mais il y en a quand même un qui me fait plaisir et que je n’aurais pas voulu rater : une famille de sangliers au grand complet !
A mon avis, le père Porc a dû oublier de changer l’heure de sa montre !!!

A mon avis, le père Porc a dû oublier de changer l’heure de sa montre !!!
Cela ne dure pas longtemps, mais je suis déjà content de ma journée ! Cela fait aussi partie des bonnes surprises lorsque personne n’est encore passé avant nous !
La Forêt de Saint Michel avait autrefois la réputation d’être dangereuse. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela qu’elle avait été mise sous « protection michaelique » ?

C’est le cas également de l’endroit où nous passons, l’étang de Bilaude.
Ses eaux noires et profondes ont elles aussi contribué à la propagation d’histoires et de légendes ardennaises. Un grand bouc noir aux yeux étincelants y aurait gardé un trésor au fond des eaux. Personne n’a jamais eu l’occasion de vérifier l’histoire… ou n’en est revenu pour la confirmer !
J’aime les forêts d’Ardenne en général, plus particulièrement celles qui ont gardé leur végétation d’autrefois, mais surtout leur histoire !
Une forêt de feuillus a toujours une histoire. Une culture d’épicéas n’en a pas !!!
Partout sur mon chemin, je trouve des références aux innombrables livres que j’ai lus depuis que je suis venu habiter dans la région !
C’est vrai que ces bois immenses étaient dangereux. Comme de nos jours le sont la route, la vie dans des villes pourries ou la bouffe Mac-Bicky !
En réalité, la forêt n’était dangereuse que parce que les gens, pour protéger leurs enfants, les ont décrites à l’époque comme étant dangereuses.
Bien sûr que des loups y vivaient, mais s’ils avaient dû se contenter de manger des petits enfants et des grands-mères, ils auraient disparu depuis belle lurette !!!
C’est surtout à cela que les légendes et histoires qui se racontaient à la veillée, lors des longues soirées d’hiver, étaient destinées : à éviter aux enfants d’aller se perdre dans ces forêts immenses !
J’allais écrire que c’étaient les fake-news de l’époque, mais ce n’est pas vrai : les légendes, même si elles sont fausses, sont racontées pour protéger, les fake-news sont inventées pour nuire !
C’est pas tout à fait la même chose !!!
Ceci dit, je pense que je m’éloigne un peu du sujet du jour !
Je passe quelques instants à l’abri du site d’observation de Bilaude sensé y abriter des cigognes noires lors de leur retour de migration, mais c’est probablement un peu tôt dans la saison pour avoir la chance d’en apercevoir ce matin !
Ceci dit, je comprends un peu mieux sa présence symbolique à la salle de départ.

J’arrive ensuite à un « Parc à grumes » ! Je ne connais pas !!!
Je pense qu’il s’agit peut-être d’une collection de troncs d’arbres, mais sans savoir si je peux y entrer ou non, je continue ma route !
Après quelques recherches au retour, j’apprends qu’il s’agit d’un endroit où des propriétaires peuvent mettre en vente leurs plus beaux arbres (à très grand prix !), leur évitant ainsi d’être envoyés en Chine pour nous revenir sous forme de placage de meubles à bon marché.
Mais bon, pour quelques magnifiques spécimens qui feront travailler notre économie, combien de containers de chênes un peu moins intéressants commercialement parlant y sont envoyés ?!??
Allez, hauts les cœurs, on continue !
Ceci dit, vous aurez remarqué que sur la photo ci-dessous, il y a du soleil !!!
C’est simplement une photo trouvée sur internet pour vous montrer à quoi cela ressemble un parc à grumes !

Et il pleut toujours !

Je suis à peu de choses près à la moitié du chemin. Après 200 mètres de route, l’itinéraire nous ramène dans la direction de la salle de départ.
Et le chemin passe par un autre endroit typique de l’Ardenne d’autrefois : la Fagne du Rouge Poncé, une des plus anciennes réserves naturelles domaniales de Wallonie. Elle abrite une partie de ce qui reste de landes humides et tourbeuses, asséchées pour la culture importée de conifères bien plus productifs (donc rentables) que nos belles espèces d’arbres ardennais !

Vu le temps, j’avoue que j’ai un peu hésité à parcourir ce petit kilomètre de boucle supplémentaire sur un caillebottis en pensant que ce serait glissant, mais non, cela n’a pas posé de problème !

Un peu plus loin, nouveau site d’observation. Je me doute de ce que je vais y voir de l’autre côté, mais, de nature curieuse, je vais quand même jeter un coup d’œil et comme je le pensais, bin, il n’y a rien ! Apparemment, je suis le seul être vivant à ne pas avoir trouvé un endroit où me mettre à l’abri de la pluie qui décidément ne veut pas s’arrêter !!!



Il pleut depuis ce matin, je suis percé ! Et si on ajoute à cela fait un vent à décorner les bœufs, on peut dire que je suis vachement frigorifié !!!

Un des autres dangers de la forêt, c’est la chute de branches lors de tempêtes ! C’est un peu le cas aujourd’hui ! Cela craque de partout et en homme des bois prévoyant, je suis constamment à la recherche d’un endroit pour me planquer en cas de bruit suspect !!!

Heureusement, l’arrivée au Pont Mauricy m’indique que la marche se termine. En fait de pont, c’est plutôt un gué qui traverse la Masblette et une passerelle qui permet le passage en cas de débordement trop important.

C’est le cas aujourd’hui, mais ce n’est pas mon chemin, je vais vers la gauche en direction d’un autre pont où une affichette nous avertit d’un danger.

J’avoue que le contraire ne me serait même pas venu à l’idée !
Je ne sais pas si c’était de l’humour borquin, mais cela m’a bien fait rire !!!
L’avertissement ! Pas l’état du pont !

A l’arrivée, la première chose que je fais, c’est de remettre un polaire un peu plus sec que j’avais enlevé avant de partir, ce qui était en fin de compte une excellente idée.
La seconde, c’est de m’offrir, une fois n’est pas coutume, une excellente soupe ardennaise avec des pommes de terre, des carottes, des navets, et des morceaux de saucisses ! Un régal !

Après être passé par le Domaine rural du Fourneau Saint-Michel pour m’offrir un livre, je rejoins tranquillement mes pénates.
En conclusion : un parcours pas trop difficile, quelques belles surprises, pas de bobo et un bon livre à lire ce soir devant le feu… à pellets !
Je n’avais pas besoin de plus pour être satisfait de ma journée.

A bientôt ! 😉