Ce matin, j’ai rendez-vous « Al Turbine »
C’est une belle petite salle du hameau de Deux-Rys aménagée dans une ancienne petite maison rénovée où les ménagères des environs venaient écrémer leur lait probablement aux alentours des années 1930, comme en témoigne ce modèle encore exposé dans cette salle.

Deux Rys, entre Barvaux (9 km) et Manhay, dont il dépend administrativement (10 km) , est un petit hameau tout en longueur où on peut encore voir de magnifiques maisons et fermes à colombages des 18ème et 19ème siècle.
Il se situe au confluent de deux ruisseaux, le Rau del Hé qui contourne le Bois de Harre par le nord, et le Rau du Bois du Pays qui vient de l’est par L’Ai-L’Oiseau.

La marche commence par quatre kilomètres de côte entre ces deux ruisseaux !
C’est vous dire si cela va être long et humide !!! 😉
L’ancien moulin de la Chenevière a cessé son activité en 1943, après que le meunier de l’époque ait été assassiné.

Dès la sortie du hameau, on entre donc sur les terres du propriétaire actuel du château de Harre qui fait régulièrement depuis quelques années les titres de la presse locale par ses procès pour récupérer quelques chemins tombés dans l’usage communal depuis plusieurs dizaines d’années.
Aux dernières nouvelles, il a perdu en appel, ce qui explique que nous pouvons y passer, mais sous bonne garde car des panneaux d’interdiction et des piquets de balisage nous rappelant que c’est une propriété privée sont partout sur le trajet.
D’un autre côté, je peux le comprendre. De nos jours de nombreuses personnes marchent avec un GPS de rando pour publier leurs trajets personnels sur des sites dédiés à cela, ce qui fait que les suivants n’ont plus qu’à les télécharger pour faire la même chose, mais en se foutant royalement que ce soit autorisé (même momentanément) ou non ! Donc, je le réécris une nouvelle fois : ne jamais suivre bêtement un trajet qu’un autre a publié tout aussi bêtement ! Prenez plutôt comme moi une carte des promenades dans les environs ! Cela permet non seulement de rester dans la légalité, mais surtout de trouver un chemin alternatif en cas d’erreur ou d’incident sur le trajet !

L’eau est partout. Ici sous forme d’un petit ruisseau qui dévale les sentiers, là, dans les hautes herbes qui n’ont pas encore eues le temps de sécher, un peu plus loin sous forme de marais aux eaux stagnantes, ailleurs sous forme de boue… mais chaque chose en son temps !

Au lieu-dit Al Maison, on aperçoit le village de Harre, mais nous bifurquons vers le sud pour atteindre le Rau du Bois du Pays.

Lorsqu’il existe une passerelle, c’est sympa. Mais après les pluies de la veille et de la nuit, les gués qui ne nécessitent habituellement aucun aménagement ne sont plus tout à fait aussi praticables que souhaité et il faut souvent effectuer quelques acrobaties d’équilibristes pour les traverser.
On descend dans la vallée par un beau petit chemin bucolique où les magnifiques genêts
sont en fleurs. Je profite de la vue tant que les chemins sont encore praticables,  mais cela ne durera pas !

Nous descendons dans la belle petite vallée du Rau du Bois du Pays et cela devient de plus en plus humide
 Nous arrivons à proximité de l’ancien village de l’Ai-L’Oiseau.
Bizarre comme nom n’est-ce pas ?
A cet endroit vivait un fauconnier du seigneur de Durbuy qui élevait ses « oysels » en vue de la chasse, ce qui aurait ainsi donné le nom de l’Aire de l’Oysel au 14ème siècle pour devenir aujourd’hui Laidloiseau en passant par bien d’autres noms entre temps.
Il ne reste plus rien de ce hameau. Il fut incendié par les allemands en 1944.

On longe le Rau de Hoursinne en le traversant parfois d’un côté à l’autre sur des passerelles plus ou moins stables

A partir de là, j’entre dans l’inconnu. 😊
On continue en « hors-piste »

Si j’ai réussi à me garder les pieds plus ou moins secs, là, c’est terminé, va falloir se mouiller.
Une petite passerelle de fortune en rondins y a bien été installée, mais ça, c’était avant !
Je préfère y aller à pieds nus, histoire de ne pas trop glisser dans mes baskets par la suite et risquer de finir la marche avec quelques cloches ! J’ai de l’eau jusqu’à mi-mollets et le courant est déstabilisant, mais je ne m’en sors pas trop mal.

Au gué suivant, je trouve une possibilité de traverser sans me déchausser de nouveau !
Le problème, ce n’est pas de me mouiller les pieds, c’est surtout de garder l’équilibre sans faire trop d’acrobaties potentiellement douloureuses ensuite.
Ouf ! Je réussis à garder un pied au sec ! Tant pis pour l’autre. J’espère simplement que la suite sera un peu plus facile !

Sur une portion de 500 mètres dans la Fagne du Lomba, le chemin est de nouveaux sous eau.

Je préfère le longer en m’enfonçant dans un petit bois de sapins. Pas de risque de glissade, mais il faut lever les pieds pour ne pas choper une racine ou une branche basse.  Je prends mon temps ! Qui va sano, va sans bobo !
J’arrive enfin en au bout de mes peines.

Petit regard en arrière pour voir d’où je viens ! Eh oui ! De ce petit bosquet avec de jeunes sapins.
Dans la forêt où je me trouve maintenant, ce sera un plus facile !
Peu à peu, le chemin redevient plus praticable.

A l’approche du village, voici un magnifique exemple des belles maisons à colombages qu’on trouve dans les environs !

Une dernière petite côte avant d’amorcer la descente vers le point d’arrivée.

Après m‘être nettoyé les chaussures dans le ruisseau qui longe la salle d’arrivée (et sauvé de la noyade mon i-phone malencontreusement tombé dedans), une bonne chope me paraît être encore plus méritée que d’habitude !

Pour résumer, magnifique journée, trajet un peu « rock n’roll » mais j’ai adoré.
Allez, on rentre rapidement prendre une douche tout aussi méritée que la Thibolène de soeur Gertrude !

A+ les gens 😉